RECONSTRUIRE LE BOUWKUNDE / “Culture sous serre”/ Ecole d’Architecture et d’Urbanisme

DELFT, Hollande

MOA     TU Delft, Faculté d’Architecture et d’Urbanisme

PROGRAMME     Ecole d’Architecture et d’Urbanisme

SURFACE     33 000 m²

COÛT DU PROJET     66 M Euros

ETAT     Concours Novembre 2008/ 1er Prix (466 participants)

ARCHITECTE     lham LARAQUI & Marc BRINGER

PARTI ARCHITECTURAL ET PROGRAMME

La faculté est conçue comme une serre habitée. Elle se veut être un parangon de vertus écologiques, le nouveau symbole du paradigme ” développement durable “. Cette serre géante abrite une végétation sauvage à la façon des jardins botaniques et produit de la culture architecturale, urbaine et paysagère. Contrairement aux serres qui servent à produire industriellement du végétal cultivé hors-sol, elle laisse la nature croître et creuser la plateforme des studios, déplacer les bâtiments du rez-de-chaussée, générant un espace entropique qui pourrait ressembler à celui décrit par Yona Friedman dans son ouvrage utopique intitulé ” Pour l’architecture scientifique ” :
” Effective erratic configurations ” are assembled in a way where every step is a completely random one. Labyrinths imply effective erratic space; each step in the process of building a labyrinth is followed by one that is not determined by the preceding one. Proteinic space-chains are such labyrinths, and probably belong to most erratic configurations one can imagine, disorienting for both the maker and the spectator at the same time. ”
Le projet propose une division du programme sur 2 grandes plateformes : la première au rez-de-chaussée est occupée par des programmes partagés par tous les élèves de la faculté et par les visiteurs. Ces programmes sont répartis en unités autour de patios plantés. Chaque unité programmatique est composée de bâtiments containers de différentes tailles et dont les dispositions semblent aléatoires. Les unités sont repérables par leurs codes couleurs et par les essences végétales particulières plantées dans leurs patios. La majorité des programmes présents au rez-de-chaussée se développent sur deux étages. La deuxième grande plateforme regroupe tous les studios de la faculté, favorisant ainsi les échanges constants entre générations et entre les différentes disciplines. La plateforme des studios est entièrement couverte par la grande toiture en sheds. Des bureaux, des salles de réunion et des locaux techniques sont disposés librement comme de petits bâtiments standards sur deux niveaux.

SOLUTIONS ECOLOGIQUES

Le projet se base essentiellement sur des principes écologiques. Il produit lui-même de l’énergie passive, ses espaces principaux baignent dans la lumière naturelle, son plan permet des usages flexibles, enfin, il est construit avec des matériaux naturels recyclables. La faculté tend à être autosuffisante énergétiquement.
Le développé de l’enveloppe en verre de la faculté représente une surface de 32 000 m². Cette ” enveloppe microclimatique ” génère une grande quantité d’énergie passive grâce à ses capteurs solaires qui couvrent environ la moitié de la surface du toit industrielle (12 000 m ²). Ils produisent l’électricité, fournissent l’éclairage artificiel et contrôlent la quantité de lumière du jour entrante. Les faces de la toiture en sheds exposées au nord, sont entièrement vitrées ; ceci permet un éclairage diffus dans tous les ateliers et une économie d’éclairage artificiel importante. Dans le but de produire un effet ”nuageux”, les modules sont installés suivant différentes densités. Les parties les plus ouvertes surplombent de grands patios plantés en servant de ventilation haute. L’enveloppe ” active ” de la faculté assure une atmosphère intérieure contrôlée qui rend
possible une occupation libre du volume intérieur et réduit les besoins en énergie des bâtiments qui l’occupent. L’air chaud qui est produit par le toit en verre et par ses panneaux photovoltaïques, est utilisé en hiver pour chauffer tout le volume en complément de l’énergie classique.
La structure principale de l’édifice est constituée de matériaux renouvelables comme le bois, utilisé pour les poteaux et les poutres. Le concept de développement durable de ce projet inclus aussi un système de récupération des eaux de pluie dans de grands bassins intégrés aux patios aménagés dans le volume habité. Ces bassins sont équipés de citernes enterrées qui servent de trop-plein. L’eau stockée est utilisée pour les sanitaires, l’entretien courant du bâtiment et l’arrosage abondant des plantations disposées dans les patios et autour du bâtiment. Une attention particulière est apportée aux modes de circulation douce au sein de la faculté, toujours dans le but de réduire la consommation d’ énergie et de minimiser la production de CO2. Ainsi, le bâtiment est composé horizontalement sur quatre niveaux, ce qui favorise les déplacements pédestres ou en vélo (au rez-de-chaussée). Des zones de parking pour ces derniers sont installées aux entrées principales du bâtiment ainsi que tout au long des voies intérieures dont les formes courbes favorisent une grande fluidité du déplacement. Préférant l’empilement à l’étalement, le projet limite l’emprise au sol du stationnement des voitures grâce à un parking hélicoïdal installé dans le patio à ciel ouvert le plus grand de la composition.